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Les responsables iraniens cachent-ils des informations sur le variant anglais ?

février 1, 2021
Lecture de 6 minutes
« Le virus a muté et se répand à travers l’Iran », a déclaré le ministre de la santé Saeed Namaki.
« Le virus a muté et se répand à travers l’Iran », a déclaré le ministre de la santé Saeed Namaki.
Le nombre de cas infectés et d’hospitalisations est en augmentation. L’Etat craint d’être submergé par une quatrième vague.
Le nombre de cas infectés et d’hospitalisations est en augmentation. L’Etat craint d’être submergé par une quatrième vague.
Les unités de soins intensifs se remplissent, a averti le conseil d’Etat iranien.
Les unités de soins intensifs se remplissent, a averti le conseil d’Etat iranien.

Lundi 8 février 2021

Après avoir longtemps affirmé que le nombre de cas de Covid-19 était limité et sous contrôle, les responsables iraniens du secteur de la santé ont fini par l’admettre: le variant britannique, très contagieux, du coronavirus s'est propagé dans plusieurs provinces iraniennes. Sur les médias sociaux, des internautes accusent le gouvernement d’avoir volontairement dissimulé la propagation de ce variant jusqu’aux célébrations de l’anniversaire de la révolution, le 10 février, tout en étant parfaitement au courant du problème. 

Pendant ce temps, Hossein Kermanpour, porte-parole du Conseil médical iranien, a annoncé que le nombre d’hospitalisations dues au Covid-19 était à nouveau en augmentation et que les unités de soins intensifs étaient saturées. Ces derniers jours, des responsables iraniens, dont le président Hassan Rohani et le ministre de la Santé Saeed Namaki, ont averti qu'une quatrième vague de coronavirus pourrait arriver.

Augmentation du nombre de cas du variant britannique

Le 14 février, le Dr Mohammad Haji Jafari, vice-président de l'Université des sciences médicales de Kashan, s’est inquiété de la présence de plusieurs cas du variant anglais identifiés à Kashan, une grande ville de la province d'Ispahan, et de la mort d’une femme de 45 ans. Jafari conseille toutes les universités des sciences médicales à travers l'Iran de se mettre en état alerte. Si un cas suspect de ce variant est découvert, il est prévu que des échantillons soient envoyés à Téhéran pour vérification.

«Ce virus agit rapidement et avec force et la situation du patient devient rapidement critique», a déclaré le Dr Jafari. « Le taux de mortalité est également plus élevé, et de plus en plus de jeunes sont attrapent ce variant », a-t-il ajouté.

Le ministère de la Santé avait récemment déclaré que seules les personnes arrivées en Iran en provenance d'autres pays étaient porteuses de ce variant du coronavirus. Ces patients sont censés être surveillés et contrôlés pour les empêcher de transmettre le virus à d'autres. Le 8 février, Reza Jalili Khoshnood, directeur adjoint du groupe de travail sur le coronavirus à Téhéran, a déclaré que le variant avait infecté moins de 50 personnes, mais ces derniers jours, d’autres encore ont été confirmés, notamment dans les provinces de Qazvin et Alborz. Dans la province de Téhéran, sept cas ont été identifiés, parmi lesquels un décès est à déplorer : la victime n’avait pas effectué de voyage à l'extérieur du pays.

Il aura fallu attendre le 13 février pour que Saeed Namaki reconnaisse officiellement que «la nouvelle mutation du virus s'était propagée à travers l'Iran».

« Nous n’avons pas suffisamment de matériel pour identifier tous les cas concernés par le variant britannique en Iran, ni les moyens de lancer une étude approfondie qui serait très onéreuse. Par conséquent, nous ne pouvons pas tous les étudier », a déclaré le Dr Masoud Mardani, membre du comité scientifique du Conseil national de lutte contre le coronavirus. Il a souligné qu'il n'y avait aucune différence entre l’«ancien» coronavirus et le variant en matière de prévention : les mêmes règles de précaution sanitaires doivent donc s’appliquer. 

24 000 morts du Covid-19 à Téhéran

Nahid Khoda Karami, présidente du comité de la santé du conseil municipal de Téhéran, conteste régulièrement les statistiques officielles sur les coronavirus publiées par le ministère de la Santé. Selon elle, 24 000 personnes auraient perdu la vie à Téhéran l’année dernière à cause du Covid-19. Ses chiffres reposent sur des certificats de décès enregistrés au cimetière Behesht Zahra de Téhéran. Le ministère lui-même ne fournit aucune statistiques rattachées à des villes individuelles. Khoda Karami a averti que sur la base d'études scientifiques, une quatrième vague de coronavirus pourrait être plus meurtrière, et il est même possible qu'il puisse y avoir une «mutation iranienne» du virus.

Tour d'horizon des provinces au 14 février

Selon les derniers chiffres annoncés par le ministère de la Santé, actuellement neuf villes iraniennes, toutes situées dans la province du Khuzestan, sont en état d'alerte rouge, 39 sont en état d'alerte orange, 228 sont en alerte jaune et 172 sont en bleu, c’est-à-dire l’état d'alerte le plus bas, mais pas complètement exempt de coronavirus.

Lemaine dernière, le nombre de patients atteints de Covid-19 à travers le Khouzistan a augmenté de 75% et le nombre d'hospitalisations de 65%, selon le Dr Farhad Abolnejadian, président de l'Université des sciences médicales Ahvaz Jondishapur. Deux jours après le passage de la province en alerte rouge, les marchés et les routes sont toujours trop encombrés, a averti le Dr Abolnejadian.

La province d’Alborz enregistre deux nouveaux décès liés au coronavirus, portant à 2714 le nombre total de morts depuis le début de l'épidémie. Ce weekend, 45 nouveaux patients présentant des symptômes de coronavirus ont été hospitalisés à Alborz, pour un total de 291 hospitalisations dans la province. En tout, ce sont 31 087 personnes qui ont été hospitalisés pour avoir présenté des syptomes de covid-19 à Alborz, dont 28 078 ont été libérés après le traitement.

Sept villes de la province de Gilan sont en alerte orange : la situation dans la province est toujours instable. Sur les 1 100 personnes testées pour le coronavirys ce weekend, 300 étaient positives, selon le Dr Abtin Heydarzadeh, vice-président de l'Université des sciences médicales de Gilan. Dimanche 14 février, 420 patients souffrant du Covid-19 étaient hospitalisés dans toute la province, parmi lesquels 70 patients étaient arrivés au cour du weekend.

À Kermanshah, un nouveau décès lié au Covid-19 était à déplorer ce weekend, portant à 1 472 le nombre total de décès dus aux coronavirus dans la province, selon Mehdi Mohammadi, le porte-parole du comité de travail sur le coronavirus de Kermanshah. 38 nouveaux patients atteints de Covid-19 ont été hospitalisés ce weekend, sur un total de 115 dans toute la province. Six villes de la région sont en alerte jaune, soit deux fois plus qu’il y a une semaine.

Dans la province voisine de Hamedan, après le nouveau décès d’un patient, le nombre de morts dans la province s'élève à 1500, selon le Dr Mohammad Taheri, porte-parole de l'Université des sciences médicales de Hamedan. 33 nouveaux patients de Covid-19 ont été hospitalisés à Hamedan ce weekend.

Le personnel de l’hopital Vali Asr de la ville de Birjand, dans le Khorasan du Sud, a pu bénéficier des premières doses du russe Spountik V.

Dans l’Azerbaïdjan occidental, 45% des personnes testées pour le coronavirus ont été positives – ils n’étaient que 10% il y a encore quelques semaines – selon le Dr Javad Aghazadeh, président de l'Université des sciences médicales de l'Azerbaïdjan occidental, qui estime cette tendance «inquiétante». Le nombre d'hospitalisations dans la province a été multiplié par 2,5 en trois semaines, tout comme le nombre de patients externes, a-t-il déclaré. Actuellement, près de 500 patients atteints de coronavirus sont hospitalisés en Azerbaïdjan occidental, contre environ 320 il y a un mois. Aucun cas de variant du coronavirus britannique n'a été confirmé dans la province.

Dernier bilan du coronavirus en Iran

Dans son briefing quotidien du 14 février la porte-parole du ministère de la santé, le Dr Sima Sadat Lari, a dévoilé les statistiques officielles du coronavirus pour les 24 heures précédentes : 

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