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L’Iran attend la livraison de vaccins étrangers

février 8, 2021
Pouyan Khoshhal
Lecture de 8 minutes
En attendant la livraison de nouvelles doses de vaccins, l’épidémie avance en Iran et les vaccinations sont peu nombreuses nombreuses.
En attendant la livraison de nouvelles doses de vaccins, l’épidémie avance en Iran et les vaccinations sont peu nombreuses nombreuses.
Le ministère de la santé a annoncé que le variant britannique était plus contagieux et plus mortel que la première souche
Le ministère de la santé a annoncé que le variant britannique était plus contagieux et plus mortel que la première souche

Samedi 20 février 2021

L’arrivée d’une quatrième vague épidémique de coronavirus en Iran inquiète de plus en plus les autorités iraniennes. La lenteur de la campagne de vaccination, combinée à la propagation du variant britannique jugé plus contagieux ont même conduit à la fermeutre d’une partie de ses frontières avec l’Irak. 

Dans certaines parties du pays, la situation dans les hôpitaux se tend. À Ahvaz, capitale du Khouzistan, les hôpitaux sont saturés. Seule une minorité du personnel soignant, prioritaire pour recevoir le vaccin, a pu se faire vacciner en raison d’une pénurie de produit disponible. Les autorités iraniennes espèrent pouvoir y faire face avec l’arrivée, prévue d’ici deux semaines, de nouvelles livraisons de vaccins, achetés dans le cadre du programme Covax de l’Organisation mondiale de la santé.

Le nombre de cas de variant britannique en hausse

Depuis quelques semaines, le nombre de malades infectés par le variant britannique du coronavirus ne cesse d’augmenter en Iran, en particulier dans la province du Khouzistan où certains hôpitaux sont à pleine capacité. D'autres provinces iraniennes connaissent une évolution similaire, le variant ayant également été détecté dans d'autres villes. Le ministère de la Santé affirme désormais que le nouveau virus est plus mortel et plus contagieux que sa version initiale.

Selon le vice-ministre de la Santé Alireza Raeesi, également porte-parole du Conseil national de lutte contre le coronavirus, les jeunes patients présentent davantage de symptômes avec le variant britannique et ce dernier serait 30% plus mortel que le virus d'origine. « D’après nos observations, ce variant s'est répandu dans tout le pays, mais il n'a pas supplanté le virus d'origine », a-t-il déclaré. « Nous avons trouvé des clusters à Ahvaz, Qazvin, Téhéran et Alborz, mais ce sont de petits clusters. »

«Des études montrent que les populations jeunes sont plus sujettes à ce variant du coronavirus», a déclaré le premier vice-ministre de la Santé, Iraj Harirchi. «Le point important c’est qu'aujourd'hui, la seule façon de se protéger de ce virus est de suivre le protocole sanitaire qui impose le port de masques, le lavage des mains avec du savon et de l'eau et l'observation des distances sociales et physiques.»

L'Iran ferme ses frontières avec l'Irak

Le ministre de l'Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, a annoncé la fermeture de la frontière iranienne avec l'Irak dans la province sud-ouest du Khouzistan afin d’éviter une nouvelle vague épidémique. Les passages frontaliers avec l'Irak seront fermés et les déplacements entre les différentes villes de la province du Khouzistan seront interdits. Fazli attend beaucoup de la population dont seule le respect de ces mesures, a-t-il expliqué, permettra de contrôler la situation au Khouzistan avant les vacances du Nouvel An iranien qui commencent le 21 mars.

Le groupe de travail sur le coronavirus de Kermanshah a confirmé que ses frontières avec l'Irak avaient déjà été fermées pour empêcher l’entrée du variant britannique sur son territoire. Selon l'Université des sciences médicales de Kermanshah, les routiers qui traversent la province sont exemptés, à condition de pouvoir présenter un test négatif à la frontière.

La première livraison de vaccin chinois très attendue

Jusqu'à présent, l'Iran a importé 120 000 doses de vaccin russe Spoutnik contre le coronavirus, qui ne permettront de vacciner que 60 000 personnes, étant entendu que chaque personne vaccinée doit recevoir deux doses de ce vaccin. 34 000 d’entre elles travaillent dans des unités de soins intensifs, des hôpitaux et dans des centres de traitement gérés par des associations caritatives.

Une fois tout le personnel médical vacciné, soit un peu moins d'un million de personnes, d'autres groupes à haut risque tels que les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques, pourront à leur tour avoir un accès prioritaire au vaccin. Mais cela pourrait encore évoluer après que le Conseil médical iranien a demandé au ministère de la Santé de laisser les artistes travaillant sur des plateaux de films et d’émissions de télévision, de divertissements sur les réseaux sociaux, se faire vacciner en premier. Le ministère de la Santé n'a pas encore donné suite à cette requête.

Le ministère de la Santé avait laissé entendre que les autorités iraniennes cherchaient aussi à se procurer des vaccins chinois et indiens en plus du vaccin russe, mais aucune information sur le nombre de commandes prévues n’a été rendue publique. Selon le ministère de la Santé, des négociations avec les pays concernés sont encore en cours.

«Pour se procurer le vaccin chinois, une série de documents ont été nécessaires et transmis aux autorités concernées, et nous espérons recevoir la première livraison d’environ 250 000 doses de vaccins chinois de l’entreprise Sinopharm d’ici sept à dix jours», a déclaré Raeesi. «Nous avons un contrat avec eux pour deux millions de doses supplémentaires.»

Le vaccin indien, COVAXIN, doit être acheté à Bharat Biotech qui fournirait un million de doses de vaccins, a déclaré Raeesi. Un accord préliminaire aurait été signé avec l’Inde mais aucune commande n'a encore été finalisée. .

D’ici deux semaines, l'Iran devrait recevoir 4,2 millions de doses du vaccin AstraZeneca via Covax, une initiative gérée par l'Organisation mondiale de la santé pour fournir un accès plus équitable au vaccin contre le coronavirus.

Le secteur du tourisme ravagé

Le nombre de visiteurs étrangers en Iran a plongé de 94% sur la période courant entre le 20 mars 2020 et la fin de l’année 2020, par rapport à l’année 2019, selon les statistiques officielles. 

« Environ 450 000 voyageurs étrangers sont arrivés en Iran, principalement pour des raisons médicales ou commerciales, entre mars et décembre 2020... Les mesures restrictives pour lutter contre le nouveau coronavirus ont réduit les voyages internationaux vers le pays de 94% », Vali Teymouri, vice-ministre du Tourisme, a annoncé mercredi.

« Plus d’1,5 million d'emplois ont été suspendus dans le secteur du tourisme en Iran à cause du Covid-19.... De nombreux membres du personnel du tourisme sont maintenant au chômage ou restent chez eux » a déclaré le ministre du tourisme Ali-Asghar Mounesan en décembre. Selon le ministre, 8,7 millions de ressortissants étrangers étaient venus visiter l'Iran en 2019, classant l’Iran comme le deuxième pays à la croissance touristique la plus rapide, selon les données l'Organisation mondiale du tourisme. Mais la situation s’est totalement dégradée en 2020, comme l’a expliqué Mounesan : «Au début du coronavirus, le tourisme a fait face à une forte baisse dans le monde, y compris dans notre pays... Ainsi, au cours des trois premiers mois de l'année [iranienne] en cours, le nombre de touristes étrangers est tombé à 74, presque zéro!»

Tour d'horizon des provinces 

Selon les derniers chiffres annoncés par la porte-parole du ministère de la Santé, le Dr Sima Sadat Lari, 11 villes iraniennes sont actuellement en état d'alerte rouge, tandis que 52 villes sont en état d'alerte orange, 217 villes sont en alerte jaune et 168 sont en bleu. Le seuil d’alerte de chaque ville iranienne est mis à jour tous les samedis par le Conseil national de lutte contre le coronavirus, sur la base de données compilées la semaine précédente. Toutes les villes en état d'alerte rouge se trouvent dans la province du Khouzistan, tandis que les provinces de Mazandaran et Khouzistan ont enregistré le plus grand nombre d'hospitalisations. De leur côté, les provinces de Mazandaran et Gilan ont enregistré le plus grand nombre de décès sur la même période.

Selon le porte-parole du Conseil national de lutte contre le coronavirus, le variant britannique du virus pourrait causer 30% de décès supplémentaire par rapport à la première souche découverte fin 2019 à Wuhan. De son côté, le Dr Farhad Abolnejadian, président de l'Université des sciences médicales du Khouzistan et porte-parole du groupe de travail sur le covid-19 de la province, estime qu’il serait même 50% plus mortel et aurait un taux de propagation entre 50 et 70% plus élevé.

Il a ajouté que ce variant avait été détecté pour la première fois au Khouzistan le 29 janvier et que le nombre de cas avait rapidement progressé depuis. 

Le gouverneur du Khouzistan, Ghasem Soleimani Dashtaki, a demandé au président Hassan Rohani de permettre à la province de prendre des décisions liées à la pandémie localement et rapidement. Pendant ce temps, le Dr Farhad Soltani, vice-président de l'Université des sciences médicales Ahvaz Jondishapur, a averti que l’unité de soins intensifs d'Ahvaz, la capitale du Khouzistan, était totalement saturée.

500 patients étaient hospitalisés ce weekend en Azerbaïdjan occidental, contre 350 il y a un mois, selon le Dr Javad Aghazadeh, président de l'Université des sciences médicales de l'Azerbaïdjan occidental. Il n’a pas encore été confirmé que cette augmentation a été causée par la propagation du variant britannique ou s’il s’agit du virus d'origine. Actuellement, 132 des patients hospitalisés en Azerbaïdjan occidental sont traités dans des unités de soins intensifs et 30 d'entre eux sont sous ventilateurs. Selon le Dr Aghazadeh, à ce jour, plus de 111 000 personnes ont été infectées par l’un ou l’autre des coronavirus dans la province.

A Alborz, 24 nouveaux patients présentant des symptômes de Covid-19 ont été hospitalisés, et ils étaient donc 303 au total samedi 20 février, selon le Dr Mohammad Fathi, président de l'Université des sciences médicales d'Alborz. Un décès était à déplorer samedi, portant le nombre de morts dans la province à 2 727.

Aucune ville d'Alborz ne se trouvait samedi en alerte rouge, mais l’application de nouvelles restrictions a été annoncée dans trois villes de la province. Seuls les commerces et services essentiels seront autorisés à rester ouverts. Ces restrictions pourraient s’étendre à d’autres villes si le respect des protocoles sanitaires devait se détériorer davantage.

Le 20 février a marqué l’étrange date anniversaire du début de la propagation du covid-19 à Gilan. Le Dr Abtin Heydarzadeh, vice-président de l'Université des sciences médicales de Gilan, a annoncé l’envoi de 100 échantillons à l'Institut Pasteur de Téhéran pour détecter la présence du variant britannique, mais « heureusement, ces tests se sont avérés négatifs. »

Entre vendredi 19 et samedi 20 février, 50 nouveaux patients souffrant du covid-19 ont été hospitalisés à Gilan, portant le nombre total de patients hospitalisés dans la province à 350, dont 60 dans des unités de soins intensifs.

Dernières statistiques sur le coronavirus en Iran 

Dans son briefing quotidien du 20 février, la porte-parole du ministère de la Santé, Dr. Sima Sadat Lari, a annoncé les statistiques officielles du coronavirus des dernières 24 heures:

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