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Le gouvernement chinois donne 250 000 vaccins à l'Iran

février 10, 2021
Pouyan Khoshhal
Lecture de 6 minutes
Le ministre de la Santé, Saeed Namaki, a déclaré que les contrôles laxistes à la frontière iranienne avait fait de lui un "directeur de morgue" au lieu d'un ministre de la Santé
Le ministre de la Santé, Saeed Namaki, a déclaré que les contrôles laxistes à la frontière iranienne avait fait de lui un "directeur de morgue" au lieu d'un ministre de la Santé
Les appels à un confinement de deux semaines dans la province du Khouzistan ne sont pas suivis.
Les appels à un confinement de deux semaines dans la province du Khouzistan ne sont pas suivis.

Lundi 22 février 2021

Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé, lundi 22 février,  que la Chine ferait don à l'Iran de 250 000 doses de vaccin contre le coronavirus. Elles sont fabriquées par le Groupe pharmaceutique national de la Chine, Sinopharm.

Le ministre de la Santé Saeed Namaki a déclaré que le deuxième tour de vaccination du personnel médical et des agents de santé commencerait le 23 février. Avec les stocks de 120 000 doses du vaccin russe Spoutnik V, auxquelles s'ajoutent les 250 000 doses promises en provenance de Chine, l'Iran a désormais suffisamment de vaccin pour inoculer 185 000 personnes au total.

La situation sanitaire dans la province du Khouzistan, dans le sud-ouest du pays, continue d'être alarmante. Dans les grandes villes comme Abadan et Ahvaz, le variant britannique hautement contagieux du coronavirus contamine désormais de plus en plus de personnes, et les hôpitaux sont à pleine capacité sont « en train de déborder », selon l’expression employée par les responsables locaux. Pourtant, le gouvernement et le groupe de travail national sur le coronavirus continuent de résister aux appels en faveur d'un confinement de deux semaines de la province.

Début d'une nouvelle série de vaccinations

La vaccination de 100 000 autres membres du personnel médical et des agents de santé débutera le mardi 23 février, a annoncé le ministre de la Santé Saeed Namaki.

« Je n'étais pas prêt à en parler tant que les détails techniques ne sont pas résolus, mais je dois vous dire que le gouvernement chinois a fait don à l'Iran de 250 000 doses du vaccin Sinopharm », a déclaré Saeed Khatibzadeh, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Selon des annonces antérieures, environ 34 000 personnels médicaux et agents de santé de première ligne qui travaillent dans les unités de soins intensifs seront prioritaires pour recevoir le vaccin. Après eux, ce sera au tour d'autres agents de santé et personnels médicaux.

« Ce n'est pas une façon de diriger le pays »

Dans ses déclarations de lundi, Namaki a vivement critiqué le trafic incontrôlé à travers la frontière avec l'Irak, qui a été officiellement fermée dans trois provinces iraniennes. « Hier soir, ils m'ont informé  qu'une jeune femme enceinte était décédée des suites du coronavirus et qu'ils avaient extrait le bébé par césarienne », a-t-il déclaré. « Qui est responsable de la mort de cette Iranienne? (...) Quand avons-nous les gens autorisés à traverser la frontière en bus ? Un bus entre en Iran par sa frontière ouest et se rend dans une ville, puis nous découvrons des cas positifs dans cette ville sans qu'on en sache rien. Ce n’est pas une façon de diriger le pays. » Namaki a poursuivi en se plaignant : « Personne ne me dit qui vient et qui part, et cela fait de moi un directeur de morgue au lieu d'un ministre de la Santé. »

Dernières statistiques sur le coronavirus en Iran

Dans son briefing quotidien du 22 février, la porte-parole du ministère de la Santé, Dr. Sima Sadat Lari, a annoncé les statistiques officielles du coronavirus pour les dernières 24 heures:

Statistiques officielles du coronavirus

Lundi 22 février, 2021

Nouveaux cas confirmés de coronavirus

8 263

Nombre total de cas depuis le début de la pandémie

1 582 275

Nouvelles hospitalisations

741

Nombre total de patients en unités de soins intensifs

3685

Nombre total de tests de coronavirus effectués

10 501 415

Nombre de personnes guéries ou ayant quitté l'hôpital

1 351 390

Nouveaux décès

89

Nombre total de décès depuis le début de la pandémie

59 572

Tour d'horizon des provinces

Selon les derniers chiffres annoncés par Dr. Lari, 11 villes iraniennes sont actuellement en état d'alerte rouge, 52 villes en état d'alerte orange, 217 villes en jaune et 168 sont classées en bleu. Toutes les villes en état d'alerte rouge se trouvent au Khouzistan.

La province continue d'être dans une situation critique et les appels à un confinement total de la province pendant deux semaines ont redoublé. Au cours des dernières 24 heures, les présidents des six plus grands hôpitaux d'Ahvaz, la capitale provinciale du Khouzestan, ainsi que Karim Hosseini, président du groupe du Khouzistan au Parlement iranien, ont appelé à un confinement de la province pour éviter que la crise du coronavirus ne s'aggrave.

La veille, dans une lettre adressée au ministre de la Santé Saeed Namaki, Dr Mohammad Esmail Motlagh, conseiller du ministère de la Santé, avait recommandé qu’une quarantaine de deux semaines soit instaurée au Khouzistan pour faire face à la flambée « incontrôlée » du coronavirus dans la province.

Jusqu'à présent, cependant, ces demandes sont tombées dans l'oreille d'un sourd. La frontière occidentale avec l'Irak a bien été fermée mais le trafic entre les provinces frontalières voisines n'a pas été limité. Dans le même temps, les autorités locales signalent qu'en dépit de l'interdiction officielle, deux passages frontaliers sont toujours ouverts aux véhicules « commerciaux ». Le gouvernement a annoncé qu'il construirait des installations au niveau des terminaux frontaliers pour pouvoir y mettre en quarantaine les voyageurs entrant en Iran jusqu'à ce que les résultats de leurs tests soient connus.

Evoquant la négligence de fermer les frontières longtemps après la découverte de cas d'infection par le variant britannique, Dr. Mohammad Alavi, vice-président de l'Université des sciences médicales d'Ahvaz Jondishapur, a déclaré le 22 février : « avec l'augmentation du nombre de patients, nous nous attendions à ce que les frontières soient fermées ou contrôlées de façon plus rigoureuse. Mais les frontières sont restées ouvertes et les voyageurs ont été autorisés à entrer au Khouzistan. En conséquence, le virus a pu pénétrer facilement dans la province et dans le pays. »

Il a ajouté : « nous disons que le trafic doit s'arrêter, mais cela nécessite la fermeture des bureaux du gouvernement. Cependant, ces bureaux sont toujours ouverts et certains fonctionnent à pleine capacité. »

Pour éviter les rassemblements de foules, le dimanche 21 février, l’électricité du bazar central et de plusieurs rues d’Ahvaz a été coupée à 18h45 par ordre du gouverneur de la ville, Jamal Alami Neysi. Ce dernier a rappelé que le nombre de décès dus à la Covid-19 avait augmenté à Ahvaz et que toutes les unités de soins intensifs fonctionnaient à pleine capacité. Il a déclaré que la plupart des entreprises étaient maintenant fermées et respectaient les restrictions, mais que certains magasins restés ouverts avaient reçu une mise en garde, ou été contraints de fermer leur porte.

Jusqu'à présent, seul l’institut Pasteur de Téhéran était apte à détecter le variant britannique : l’envoi d’échantillons dans ses laboratoires était donc obligatoire. Depuis quelques jours, l'Université des sciences médicales d'Abadan est également en capacité de procéder à ces analyses.

42 nouveaux patients souffrant du Covid-19 ont été hospitalisés à Alborz, portant à 299 le nombre total de patients hospitalisés dans la province, selon Dr. Mohammad Fathi, président de l'Université des sciences médicales d'Alborz. Au cours des dernières 24 heures, aucun autre patient Covid-19 n'est décédé et le bilan officiel des décès dans la province est toujours de 2 729.

Jusqu'à présent, trois cas confirmés d'infection par le variant britannique du coronavirus ont été découverts à Alborz et deux d'entre eux sont décédés, a déclaré Nour Mohammad Fardi, directeur du groupe de travail sur le coronavirus d'Alborz. Il a ajouté qu'actuellement, 38 cas d'infection présumée par le variant sont en « quarantaine spéciale » et a demandé à la population d'observer les protocoles sanitaire de façon plus stricte.

En Azerbaïdjan occidental, 274 patients ont été testés positifs au Covid-19 et 64 d'entre eux ont été hospitalisés, selon l'Université des sciences médicales d'Azerbaïdjan occidental. Actuellement, 495 cas de Covid-19 sont hospitalisés dans la province, dont 136 en unités de soins intensifs. Parmi eux, 31 sont sous respirateurs.

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