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Revue hebdomadaire sur la censure: un conseiller du Président condamné par le Jury de la presse

novembre 6, 2020
IranWire
Lecture de 3 minutes
Dimanche 22 novembre : Hessamoddin Ashena, conseiller du Président Rohani, est reconnu coupable de « propagation de mensonges » . Il n’est pas condamné à la prison.
Dimanche 22 novembre : Hessamoddin Ashena, conseiller du Président Rohani, est reconnu coupable de « propagation de mensonges » . Il n’est pas condamné à la prison.
Octobre 2020 : Alireza Zakani, député de Qom, est le premier citoyen iranien présenté devant un jury pour une infraction « politique ».
Octobre 2020 : Alireza Zakani, député de Qom, est le premier citoyen iranien présenté devant un jury pour une infraction « politique ».

Hessamoddin Ashena, conseiller du Président Hassan Rohani, a été condamné dimanche 22 novembre pour deux tweets « politiques ». Cet ancien fonctionnaire du ministère des renseignements est l’un des trois accusés dans une affaire entendue par le Jury de la presse et des crimes politiques, nouvellement constitué en Iran. 

Le dossier contre Ashena porte sur des tweets qu’il avait rédigés à destination de journalistes iraniens travaillant pour des médias étrangers. Il semblerait que l’un de ces messages ait porté sur le vol commercial PS752 d’ d'Ukraine International Airlines, abattu par deux missiles des gardiens de la révolution le 8 janvier 2020. « Attention », avait prévenu Ashena après la catastrophe, « les agents des médias de langue persane nés en Iran ne doivent pas participer à la guerre psychologique autour de l'avion ukrainien ni coopérer avec les ennemis de l’Iran. » 

Le tweet a suscité l'indignation sur les réseaux sociaux. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières ont condamné publiquement les propos du conseiller du Président iranien. Le CPJ les a montrés en exemple de la « censure hideuse » imposée aux journalistes en Iran, ajoutant que « Les autorités iraniennes doivent cesser de s’en prendre aux médias et doivent permettre aux journalistes de relater librement les informations qui affectent la vie des citoyens iraniens ». 

Ce déferlement de commentaires contraint Ashena à clarifier ses propos. « Ne vous méprenez pas, un avertissement n'est pas une menace. Il s'agit ici d'éveiller les consciences pour que vous restiez Iraniens et que, dans cette guerre médiatique, vous défendiez le peuple de votre pays et la vérité. Ne blessez pas davantage les familles. N’ajoutez pas au choc initial en participant à la contre-attaque psychologique contre l’Iran », a-t-il écrit par la suite.

Ashena a ensuite été accusé de « propagation de mensonges ». La plainte était portée par le directeur adjoint en charge du cyberespace auprès du procureur général, et par le chef du tribunal de la culture et des médias.

Les motifs de la mise en accusation n’ont pas été rendus publics. Mais la veille du procès, Ashena lui-même a déclaré sur Twitter qu’il était poursuivi pour deux tweets : l'un sur la catastrophe du vol PS752 et l'autre sur le procès pour corruption d'Akbar Tabari, ancien adjoint au chef de l’autorité judiciaire.

L'affaire a été entendue par la 9e chambre du tribunal pénal de Téhéran, présidée par le juge Mohammadi Kashkouli et en présence du Jury de la presse et des crimes politiques. Le porte-parole du jury, Ahmad Momenirad, a déclaré qu'Ashena avait été reconnu coupable à l'unanimité, mais que sur décision de la majorité, sa peine serait commuée. 

Hesammodin Ashena a souvent eu recours à Twitter pour faire des commentaires sur les médias. Il apparaît plus clément envers les journalistes conservateurs : en septembre dernier, il a par exemple protesté contre l'emprisonnement du jeune journaliste Hossein Ghadyani  et du cinéaste et historien Hossein Dehbashi, « même si leurs propos étaient indécents et inappropriés ». Dans ce tweet, Ashena est allé jusqu'à interpeler directement les autorités judiciaires: « Répondez aux médias. La loi les oblige à publier vos propos. »

Ses violentes critiques du journalisme ont finalement conduit le conseiller présidentiel lui-même devant les tribunaux. Mais contrairement à d'innombrables journalistes, militants, avocats, écrivains et dissidents poursuivis pour crimes « politiques » en République islamique d'Iran au fil des ans, il a eu accès à un jury, conformément à la loi. 

Le mois dernier, Alireza Zakani, député de Qom, était le premier citoyen iranien jugé par un jury pour une infraction « politique ». La constitution iranienne de 1979 stipule pourtant que tous citoyens y a droit. Elle a été complétée en 2016 par une disposition législative qui définit les crimes  « politiques ». Zakani était lui aussi accusé de « propagation de mensonges ». Il a été acquitté à l'unanimité.

 

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